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Société des Amis des Arts et du Musée de La Cour d'Or
10 avril 2020

Comment s'habillait-on en Moselle par Christian Jouffroy

Comment s’habillait-on jadis en Moselle ?
 

par Christian Jouffroy

 

Costume CJ

 A notre ami Arsène Felten, le cheminot mosellan,

administrateur de la Société des Amis des Arts et du Musée,

qui aimait les autres, les livres et les tableaux.

 

L’habit fait l’homme1 mais pas le moine. En Lorraine, le vêtement populaire traditionnel est souvent terne, de couleurs éteintes, au contraire du tempérament de ceux ou de celles qui le portent. Peut-être cela tient-il au fait que, sur les rives de la Moselle, le soleil est parcimonieux et les cieux plus souvent gris et nuageux que d’un bleu éclatant. Mais la tonalité nous révèle son éclat en été, quand les champs de blé se parent d’une chaude lumière dorée et en automne, quand nos forêts déclinent leur symphonie de jaunes, verts et rouges mêlés.

Chez les paysans de la campagne, le vêtement quotidien était simple et rustique. Les nourrissons étaient emmaillotés, à l’école les enfants mettaient une blouse et les hommes s’habillaient de chemises amples en grosse toile, avec un pantalon serré aux chevilles et une ceinture enroulée autour de la taille. Les femmes portaient une jupe, grise, bleue ou brune, sur un jupon et une chemise en toile de chanvre. Sur leur tête, une coiffe blanche, dite halette, nouée sous le menton, que seuls agrémentaient un volant ou des dentelles. Rien à voir bien sûr avec ces charlottes de mascarade qu’auraient voulu nous imposer les artistes après 1870. Et, le dimanche et les jours de fête, on sortait des placards son meilleur habit ou son déguisement.

Au Moyen Âge, les aristocrates et les bourgeois de noble famille aimaient déjà les belles étoffes colorées. Ils savaient l’importance de l’apparat et du prestige. Les femmes de Metz portaient de grandes robes plissées et de riches manteaux aux manches brodées ; elles se couvraient de coiffes élégantes ou d’un simple voile blanc. Les hommes étaient revêtus de pourpoints, de haut de chausses et de pèlerines à larges manches avec un chapeau à la dernière mode. Un luxe que l’on découvre sur les fresques et les gravures !

La tenue des grands prêtres et des prélats ne leur cédait en rien. Sur les vitraux, ils s’affichent avec des habits ornés de couleurs chatoyantes, les évêques coiffés d’une mitre et munis de leur crosse délicate- ment ciselée. Le pourpre violet, rouge ou cramoisi, met en valeur la richesse de l’or, des perles, pierres et broderies.

Les uniformes militaires, pelisse, dolman et culotte, scintillaient de mille feux, bleu roi, rouge ou doré, participant au charme de celui qui portait si bien l’épée ou le mousqueton, couvert d’un schako à pompon écarlate ou plumet blanc. L’homme de la rue l’admirait en secret.

À l’ère de l’industrialisation, monsieur le directeur impressionnait quand il passait son frac en drap vert sombre avec un revers bordé de feuilles de lierre et de pensée, finement brodées en fils d’argent. Quel contraste avec l’ouvrier, le mineur ou le cheminot, tout de noir maculés !

Costumes, uniformes, habits, effets, nippes et fripes, le souvenir de ces tenues modestes ou chatoyantes a tendance à s’estomper et c’est grand dommage. Fort heureusement votre revue Chancels est là pour rafraîchir ou maintenir nos mémoires.

 

1 Dicton attribué à Erasme.

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  • La Société est destinée à promouvoir le Musée de La Cour d'Or à Metz, à favoriser l'enrichissement de ses collections et à encourager les artistes lotharingiens par l'attribution d'un prix, la diffusion de leurs oeuvres et l'édition d'une revue "Chancels".
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